domingo, 6 de janeiro de 2008

Le temps retrouvé

Hier j’ai vu pour la deuxième fois le film Le temps retrouvé, d’après l’oeuvre de Marcel Proust. C’est un film sur la mémoire de l’écrivain, et pour cela l’histoire n’a pas de chronologie. Proust est dans sa chambre et il se trouve mourrant. Avec l’aide de quelques photos il essaie de parcourir les chemins de sa mémoire, où il trouvera des fantômes, des gens qui ont fait partie de sa vie dans la France du XIXe siècle. Il lui est impossible de suivre un fil conducteur depuis le début jusqu’à la fin, ou le contraire. Les chemins de la mémoire sont pleins de trous et les souvenirs ne suivent pas une règle pour s’éveiller. Les photos, les bruits, les sensations les plus diverses permettent à Proust de se rapeller de quelque situation, de quelqu’un ou de quelque chose. Le Proust mourrant, sur son lit, en regardant une photo de Gilberte, un ancien amour, se souvient du jeune Proust, qui à son tour, assis dans une bibliothèque, se souvient du Proust enfant. Tous les trois se croisent pendant tout le film, mais ils n’arrivent pas à parcourir une route qui pourrait les conduire jusqu’à un point de rencontre où ils se fondraient. Le passé est fragmenté et l’histoire de notre vie n’est qu’un grand bouillon de souvenirs melangés dans une espèce de liquide noir qui rend la formation d’un dessein complet et harmonieux impossible. Ce liquide est toujours en mouvement, et il représente le mouvement de notre mémoire, qui au fur et à mesure que les années passent, devient plus turbulent, plus agité. Au moment de la mort, quand il n’y aura plus rien pour éviter ce malheureux destin que quelque force supérieur nous a imposé, en nous donnant la vie, la tempête va peut-être se calmer. C’est l’heure d’essayer de retrouver le temps, de former des images plus claires, plus complètes sur nôtre passé. Les images viennent, mais c’est dans un grand désordre qu’elles font leur éveil, le mourrant n’arrivant pas à les mettre dans un quadre chronologique complèt. Enfin, il se rend compte que malgré le peu de temps qu’il a passé sur la terre, il n’est pas capable de tout voir. La fin s’approche et rien au monde va éviter la chute final, la grande défaite de la mort.

Belo Horizonte, le 24 août, 1999

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