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...parirse a sí mismos
Quelquefois, dans la vie, on doit changer d’avis, on doit même modifier presque ou complètement notre façon d’agir et de penser. Quelquefois, la réalité, les événements, nous forcent à regarder le monde avec d’autres yeux, et, pourtant, ça ne doit pas signifier le malheur, la dépression, l’abîme existentiel. J’ai ici deux exemples littéraires de ce que je parle. Le prémier est Robinson Crusoe, le jeune homme qui, soudain, s’est vu dans une situation terrible, perdu, peut-être pour toujours, dans une île déserte, sans communication avec le reste du monde. Le second est celui de Florentino Ariza, personnage de Gabriel García Marquez qui n’hésite pas à prendre des décisions considerées pour les autres comme n’ayant rien de sage, de raisonnable. Voici la prémière citation, le récit de Robinson Crusoe: “It was now that I began sensibly to feel how much more happy this life I now led was, with all its miserable circumstances, than the wicked, cursed, abominable life I led all the past part of my days; and now I changed both my sorrows and my joys; my very desires altered, my affections changed their gusts, and my delights were perfectly new, from what they were at my first coming, or indeed for the two years past.” La seconde: “El tío estaba resentido con él [Florentino Ariza] por la manera como malbarató el buen empleo de telegrafista en la Villa de Leyva, pero se dejó llevar por su convicción de que los seres humanos no nacen para siempre el día en que sus madres los alumbran, sino que la vida los obliga otra vez y muchas veces a parirse a sí mismos.”
Belo Horizonte, le 07 juillet, 2000
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